vendredi 30 octobre 2009
Suggestions de lectures anabaptistes
mardi 27 octobre 2009
Suggestion de visionnement
mardi 20 octobre 2009
Plaidoyer pour un moratoire sur les plans de développement ou Le syndrome des Marthe agitées
En relisant ce passage, il m'est venu une actualisation, ou plutôt une extension de cette histoire en pensant à l'oeuvre chrétienne au Québec. La communauté évangélique québécoise, malgré son infime taille (40 000 membres "actifs"), a une panoplie de programmes et d'institutions, incluant un nombre impressionnant de familles d'églises, d'églises indépendantes et d'écoles (plus d'une douzaine d'écoles bibliques, théologiques et autres centres de formation !). Chaque année, plusieurs initiatives et programmes sont créés et des églises naissent. La planification stratégique est devenue une seconde nature pour la plupart des ouvriers évangéliques, avec des projections de croissance sur 5, 10 et 25 ans et des "modèles d'affaires" inspirés de grandes entreprises ou d'églises aux États-Unis (notamment les Méga-églises). Pour paraphraser un ami, à la vue de ses structures organisationnelles, on croirait parfois que le mouvement évangélique québécois est appelé à gérer le budget des États-Unis d'Amérique ! En réalité, l'organisation et la création de programmes rime rarement avec la concertation avec les institutions déjà en place ou naissantes. Pire, on a beau planifier et organiser, il règne au Québec une absence de cohésion et de collaboration, mais aussi un manque d'efforts ciblés donnant des résultats significatifs. Nous n'avons d'ailleurs pratiquement jamais le réflexe d'évaluer les résultats d'un programme ou d'un plan stratégique : à peine celui-ci terminé, nous sautons à pieds joints dans une nouvelle entreprise avec le même enthousiasme débordant (ou troublant ?) que lors des 15 tentatives infructueuses précédentes. Nos programmes vivotent ? Pas de problème ! Créons-en d'autres ! Nous finirons bien par tomber sur quelque chose qui marche.
Nos efforts d'organisation et de planification ne réduisent pas le dédoublement des programmes et des institutions, ils l'accroissent. Notre niveau d'organisation (incluant les impressionnants organigrammes) est d'une ampleur qui frise souvent le ridicule, étant donnée la taille des confessions et institutions au Québec. Nous voulons chacun avoir un programme qui fait la même chose que celui de la famille d'églises ou de l'organisme voisin, peu importe si nous contribuons ainsi à la précarité de tous ces programmes. Évidemment, une partie du problème est due au couper-coller qui caractérise souvent nos programmes et institutions : nous reprenons une structure ou un programme existant ailleurs au Canada ou aux États-Unis, sans toutefois avoir la masse critique qui permet à ces multiples initiatives concurrentes d'être viables là-bas. Nous n'avons ni les moyens financiers ni les ressources humaines nécessaires pour soutenir de telles structures, et surtout nous ne prenons même pas le temps de nous demander si une adaptation du modèle (ou de la "récette") est nécessaire pour le contexte québécois. Nous oublions ainsi de faire ce que plusieurs de ces "gurus" qui nous impressionnent tant ont fait : étudier leur contexte pour mieux joindre les gens. Nous préférons reprendre un truc de marketing ou une technique comme l'ajout de musique techno (bon d'accord, disons de guitare) lors du culte (à quand le sermon lip dub et l'évangélisation flash mob ?) plutôt que de chercher à comprendre les gens que nous voulons joindre.
Au Québec, nous avons besoin de réflexion. Nous devons notamment écouter l'Esprit nous guider dans la compréhension de ce qu'est l'Évangile en terre québécoise. Nous nous agitons avec des programmes, des séminaires, des plans de développement stratégiques, etc. Or, nous ne savons même pas comment évangéliser ou former des disciples enracinés dans et en dialogue critique avec la culture québécoise. Nous voulons implanter des églises et nous ne savons même pas ce à quoi devrait ressembler l'église en sol québécois. Arrêtons tout ! Assoyons-nous aux pieds du Maître et écoutons dans la méditation, la réflexion.
Dans l'histoire de Lc 10, Marie écoute la parole de Jésus. Il s'agit évidemment d'un acte cognitif ou intellectuel, mais c'est aussi plus que cela. Dans Luc (comme ailleurs dans le Nouveau Testament), écouter la parole de Jésus ne constitue pas qu'un exercice cérébral : il faut écouter (et comprendre) la parole de Jésus pour ensuite la mettre en pratique (voir par exemple Lc 6,46-49 ; 8,21 ; 11,27-28). Il n'y a pas de compréhension acceptable sans mise en pratique. Mais l'inverse est aussi vrai : la mise en pratique nécessite une compréhension juste et sollicite notre réflexion. Sinon, que met-on en pratique, exactement ? On ne peut pas simplement se mettre à courir dans la forêt en espérant que l'on finira par aboutir quelque part (et, lorsqu'on se rend compte que l'on est perdu, se mettre à courir plus vite). Pourtant, il me semble que c'est exactement ce que nous faisons dans le milieu évangélique québécois.
Oui, nous avons grandement besoin de réflexion. Et notre réflexion doit aller au-delà de l'interrogation "comment implanter le plus d'églises dans les 5 prochaines années (en 3 étapes faciles) ?" pour inclure des questions comme "Comment proclamer l'Évangile au Québec ? Qu'est-ce qu'être chrétien au Québec ? Qu'est-ce qu'être fidèle à l'Évangile tout en embrassant l'incarnation de cet Évangile en contexte québécois ? Comment articuler un discours chrétien public, c'est-à-dire une théologie compréhensible et solide qui n'est pas uniquement faite pour consommation interne, autrement dit une réelle apologétique (au sens où elle a été pratiquée dans les premiers siècles de l'Église en contexte gréco-romain) ?" Sans avoir répondu au moins partiellement à ces questions, nous sommes condamnés à nous agiter pour beaucoup de choses et à accomplir bien peu.
jeudi 15 octobre 2009
Les études bibliques à Sheffield
J'ai écrit dans ce blogue quelques réflexions sur la pertinence de la théologie en contexte universitaire dans cette entrée et surtout dans celle-ci.
vendredi 2 octobre 2009
Suggestions de lecture et de visionnements
Vous pouvez aussi consulter les vidéos suivants sur l'histoire des mennonites. Merci au blogue du Centre mennonite de Paris d'avoir attiré mon attention sur ces courts films.
Deux rencontres avec des anabaptistes
Voici deux articles intéressants racontant des rencontres avec des anabaptistes. Le premier article, en français, raconte la rencontre de Ruben Saillens au 19e siècle avec un anabaptiste. C'est un très beau récit qui illustre bien certains aspects de certaines communautés anabaptistes. Le deuxième article, en anglais, raconte une rencontre d'un luthérien avec des amish. Ce dernier article permet notamment de souligner les ecclésiologies (compréhensions de ce qu'est (sont) l'Église (les églises)) différentes présentes dans les églises luthériennes et les églises anabaptistes, ainsi que leurs visions différentes du rôle du chrétien dans le monde. Évidemment, l'ecclésiologie et la vision du rôle du chrétien dans le monde chez les amish ne représentent pas la vision anabaptiste dans son ensemble (notamment, d'autres anabaptistes estiment que les chrétiens doivent s'engager davantage dans la société). Toutefois, il s'agit bien d'une certaine vision anabaptiste qui a des ressemblances avec la perspective de nombreux autres anabaptistes. Pour prendre l'analogie d'une onde, on pourrait dire qu'on joue dans les mêmes fréquences, mais que les amplitudes sont différentes. Ceux qui veulent en savoir davantage sur les amish peuvent lire un excellent ouvrage en français sur le sujet (et une myriade d'ouvrages en anglais), soit Les amish. Une énigme pour le monde moderne. Vous pouvez consulter une description de ce livre en consultant les publications de la série Perspectives anabaptistes, une série dirigée par le Centre mennonite de Paris.