jeudi 16 octobre 2014

Les pacifistes et les terroristes

Le collège enseignant du Bienenberg a publié récemment un court texte (sous Textes à télécharger, choisir Le recours aux armes) où il réfléchit à la position pacifiste face à des situations comme le terrorisme (en particulier celui du groupe "État islamique"). Le terrorisme constitue probablement l'autre "grand test" du pacifisme, le premier et le plus souvent invoqué étant le nazisme (voir par exemple What about Hitler? Wrestling with Jesus' Call to Nonviolence in an Evil World par Robert W. Brimlow). Peut-on encore être pacifiste lorsqu'il faut contrer une menace terroriste (ou nazie) ?

Le principal mérite du texte constitue son désir justement de tenir compte d'un de ces "cas limites" où la position pacifiste devient, selon certains, une position abstraite et non opérante. Un autre cas serait l'invasion du domicile par une personne malveillante : que fait alors le pacifiste ? Comme pour toute discussion éthique, le point de départ dans la réflexion du chrétien, me semble-t-il, doit être : comment être pleinement fidèle à l'enseignement et au modèle du Christ dans la réalité brute et crasse qui est la nôtre ? Je crois que c'est le point de départ pris par les auteurs du texte.

La position du Bienenberg ne sera certainement pas retenue par la majorité des Occidentaux (ni même des chrétiens), mais c'est un texte à lire pour une perspective qui n'est pas souvent présentée dans les médias. Si le lecteur qui n'est pas pacifiste ne "basculera" probablement pas vers cette position à la lecture du texte, il pourrait à tout le moins y voir des pistes intéressantes pour ne pas avoir recours seulement à la violence, qui devrait de toute façon (même les partisans de la guerre juste le diront), être une solution de dernier recours et jamais la seule réponse à un conflit.