dimanche 21 novembre 2010

À propos des jeunes qui quittent l'Église

À lire, un article sur les jeunes qui quittent l'Église en grand nombre aux États-Unis. L'article fait référence à certaines des mêmes préoccupations que j'avais soulevées dans ce blogue en deux entrées (ici et ici) sur l'importance de "discuter de la foi sans perdre la raison". Ce qui s'applique à notre discours invitant les gens à l'extérieur de l'Église s'applique aussi aux jeunes à l'intérieur de l'Église qui se posent souvent les mêmes questions quant à la foi, notamment lorsqu'ils entreprennent des études collégiales ou universitaires.

6 commentaires:

tommyab a dit...

Une citation de Reggie McNeal dans The Present future (http://www.amazon.com/Present-Future-Questions-Jossey-Bass-Leadership/dp/047045315X/ref=ntt_at_ep_dpi_2)

“A growing number of people are leaving the institutional church for a new reason.
They are not leaving because they have lost faith. They are leaving the church to preserve their faith.”

"Un nombre croissant de personne quitte l'église institutionnelle pour une nouvelle raison. Ils ne quittent pas parce qu'ils ont perdu la foi. Ils quittent en fait pour préserver leur foi."

je suis d'accord que les questions de raison et de foi sont importantes, mais je ne suis pas si certains qu'elles soient si fondamentales que ça.

Je pense qu'il existe plusieurs autres raisons, à mon avis plus importantes.

L'une d'elle est l'hypocrisie. Les jeunes sont allergiques aux dimanches matin "endimanchés" et un reste de semaine qui contredit le message du christianisme. Malheureusement ce que je constate, c'est que pour beaucoup d'entre eux, c'est l'expérience du christianisme dans lequel ils grandissent. Ça marche jusqu'à 11-12 ans. Ça marche aussi pour les "naturellement" religieux, ceux qui à une autre époque seraient devenue bonne soeur ou curé. Ça marche probablement plus pour les filles (j'ai l'impression, ... )... mais pour beaucoup, ça les écoeurent. Et le pire c'est qu'ils ont totalement raison. Je préfère un incrédule intègre et qui recherche la vérité qu'un fidèle d'église hypocrite et satisfait de faire partie "de la bonne gang".

Une 2e raison est la ridiculisation de l'Évangile en rendant la grâce inoffensive et en rendant le message tellement dilué que le chemin étroit devient la voie large. La grâce à bon marché n'attire personne, parce qu'elle ne vaut rien. Traîner l'évangile dans la boue et le fumier de la facilité en rendant la repentance optionnelle, et en faisant du salut une prière magique répétée après une prêche relevant plus de la manipulation que de l'évangélisation, ça dénature l'évangile et donne une espèce de nausée et un réflexe de rejet.

Tommy

http://tommyab.wordpress.com

Marc Paré a dit...

Bonnes observations. Tu places surtout les causes de l'échec sur l'Église, et tu as probablement raison. Évidemment, les questions liées à la raison ne sont pas les seules. Disons qu'elles contribuent avec plusieurs autres facteurs à créer une pression pour ceux qui choisissent cette "voie étroite" dont tu parles : il faut être fait fort pour choisir de vivre le christianisme dans une société comme le Québec.

tommyab a dit...

l'une des questions qui me tracasse beaucoup, c'est comment arriver à élever des enfants qui ne seront pas des religieux de tradition.

tommyab a dit...

honnêtement je ne pense pas que ce soit réellement possible en les élevant dans l'église. j'ai connu plusieurs jeunes "zélés" qui pour survivre s'impliquent dans tout ce qui est para-église, et continuent de fréquenter l'église par motif de conscience (par tradition).

et même dans les réunions d'églises tout ce qui est supposé être au centre de l'activité de l'église (prêche, prise de la "communion") sont les activités qui sont en réalité les moins "rentables" en terme de croissance chrétienne.

le moment de la "communion" est le moment où il y a le moins de communion réelle.

il y a plus de communion à la pause café que lors de la communion (ou la prise du repas du Seigneur... le nom change selon les traditions)

il y a plus d'enseignement lors d'une discussion informelle entre frère que la vaste majorité des sermons que j'ai entendu.

je suis donc on ne peut plus d'accord avec l'affirmation de Reggie McNeal que j'ai cité plus tôt.

Marc Paré a dit...

Intéressant. Disons que le christianisme a traditionnellement vu quelque chose de plus significatif dans la Cène/la communion/le Repas du Seigneur que la communion au sens le plus extérieur. On a notamment mis l'accent sur le discernement du "corps du Christ" (= aussi l'Église). C'est justement une question liée à l'ecclésiologie, et comme l'ecclésiologie évangélique est souvent minimaliste, le reste suit.

tommyab a dit...

très juste.

je fais parfois l'exercice de lire 1 Corinthiens (et d'autres épîtres) en remplaçant le mot "corps de Christ" par "Église"

c'est souvent assez fascinant