vendredi 8 avril 2011

Colloque sur l'histoire anabaptiste

Pour ceux qui seront de ce côté de l'Atlantique à ce moment, un colloque bilingue (allemand/français) qui risque d'intéresser premièrement les anabaptistes et ceux qui s'intéressent à l'histoire des églises libres aura lieu les 1er et 2 septembre 2011 au Centre de Formation et de Rencontre Bienenberg. Le Bienenberg et le joli coin de pays où il se situe (en Suisse, tout près de la frontière avec la France) valent déjà le détour.

lundi 4 avril 2011

Être chrétien et "pertinent" (?)

Hans Küng n'est pas un théologien qui fait l'unanimité. On peut voir ici et ici (merci à mon ami Dominic qui a attiré mon attention vers ces billets) des exemples des critiques parfois virulentes dont il est l'objet, particulièrement dans le monde catholique (on est souvent plus sévère envers les "ennemis de l'intérieur"). On lui a notamment reproché de trop concéder à "l'esprit du temps" et de compromettre la radicalité et même l'essentiel de l'Évangile. Il arrive toutefois que de bons mots nous rejoignent même s'ils émanent de quelqu'un avec qui nous ne partageons pas les vues. Cela s'est passé cette semaine quand j'ai lu dans Être chrétien de Küng un extrait dans lequel l'auteur (qui parle d'abord de l'Église catholique, mais aussi des autres Églises) affirme, en réponse aux critiques contre les "progressistes" comme lui qui sont accusés de compromettre l'Évangile en concédant trop à la Modernité et à la société :

"C'est précisément l'Église de l'époque moderne qui a, de plus en plus, compromis et altéré le message chrétien. À la différence des époques antérieures, l'Église moderne a surtout adopté, en face des évolutions nouvelles, une attitude de dénonciation, de réaction et, quand elle l'a pu, de restauration, sans apporter de contribution critique et créatrice au façonnement de son époque" (p. 25).

Que l'on soit d'accord ou non avec la tentative de Küng de combler la lacune qu'il identifie, la dénonciation de cette lacune me semble tout à fait juste, ici. Il est vrai que le désir de "pertinence" ou d'adaptation ne devrait pas guider la proclamation de l'Évangile, mais il faut reconnaître que l'Église oublie parfois ses rôles de médiation et d'intercession. Il peut être réconfortant de se réfugier aux marges de la société, mais il ne faut pas confondre cela avec la fidélité à l'Évangile. La fidélité n'est pas de renoncer à son rôle prophétique. Il ne faut pas simplement rejeter en bloc ce qui nous indispose mais proposer une conscience alternative compréhensible et "acceptable", au sens où il est possible de l'accepter ou de la rejeter et non nécessaire de la disqualifier d'office à la vue de ses habits sectaires ou pharisiens. Ceux qui rejetteront la proclamation rejetteront alors non pas notre frilosité mais le message que l'Église est censée porter.