vendredi 28 octobre 2011

Avertissement : lire la Bible peut vous rendre libéral ! (musique d'orgue)

À lire, un article fort intéressant où l'on apprend que la lecture régulière de la Bible est associée aux vues plus "libérales", c'est-à-dire que ceux qui lisent souvent la Bible ont moins tendance à adopter des positions sociales et politiques conservatrices. Au fond, ce n'est pas très étonnant si l'on imagine que les gens qui lisent souvent la Bible devraient normalement finir par la comprendre, et par conséquent savoir que Dieu n'est pas forcément un républicain qui astique ses armes amoureusement en imaginant qu'il débarrasse le monde des pauvres et des criminels the American way (non pas que tous les républicains aient ce fantasme). L'article ne précise pas quelles sont les habitudes de lecture de Sarah Palin.

jeudi 13 octobre 2011

Décès d'Éric Wingender (1957-2011)

C'est avec tristesse que je souligne le décès inattendu de mon cher collègue Éric Wingender. Éric a succombé à une crise cardiaque le soir du 5 octobre. Avec Éric part une partie de l'expertise dans le travail d'inculturation amorcé ces dernières décennies dans les églises évangéliques québécoises. D'abord chargé de cours, il s'est joint au corps professoral de l'École de théologie évangélique de Montréal en 1996 et a occupé différentes fonctions administratives, dont le poste de Directeur pendant une dizaine d'années. En tant que Directeur, Éric a mis sa marque, notamment en initiant et conduisant le dossier du changement de nom de l'école et celui du déménagement près du campus de l'Université de Montréal. Personnellement, je perds un collègue de longue date puisque j'ai côtoyé Éric à l'ETEM depuis 1998. Ce sont nos discussions théologiques qui me manqueront le plus.

Nos prières vont à la famille Wingender, son épouse Farah-Chanel et leurs fils : Jean-François, Sydney et Spencer. Les funérailles auront lieu ce samedi (15 octobre) à 13h30 à l'Église St-James à Montréal (1439 rue Ste-Catherine ouest). Plutôt que des fleurs, la famille a demandé à ceux qui désirent honorer la mémoire d'Éric de faire un don à l'ETEM en précisant que le don sert à mettre sur pied la Fondation Éric Wingender qui servira à offrir des bourses d'études. Comme Éric gardait un oeil ouvert à l'extérieur de la théologie, il est approprié que ces bourses ne seront pas réservées aux études théologiques seules.

vendredi 8 avril 2011

Colloque sur l'histoire anabaptiste

Pour ceux qui seront de ce côté de l'Atlantique à ce moment, un colloque bilingue (allemand/français) qui risque d'intéresser premièrement les anabaptistes et ceux qui s'intéressent à l'histoire des églises libres aura lieu les 1er et 2 septembre 2011 au Centre de Formation et de Rencontre Bienenberg. Le Bienenberg et le joli coin de pays où il se situe (en Suisse, tout près de la frontière avec la France) valent déjà le détour.

lundi 4 avril 2011

Être chrétien et "pertinent" (?)

Hans Küng n'est pas un théologien qui fait l'unanimité. On peut voir ici et ici (merci à mon ami Dominic qui a attiré mon attention vers ces billets) des exemples des critiques parfois virulentes dont il est l'objet, particulièrement dans le monde catholique (on est souvent plus sévère envers les "ennemis de l'intérieur"). On lui a notamment reproché de trop concéder à "l'esprit du temps" et de compromettre la radicalité et même l'essentiel de l'Évangile. Il arrive toutefois que de bons mots nous rejoignent même s'ils émanent de quelqu'un avec qui nous ne partageons pas les vues. Cela s'est passé cette semaine quand j'ai lu dans Être chrétien de Küng un extrait dans lequel l'auteur (qui parle d'abord de l'Église catholique, mais aussi des autres Églises) affirme, en réponse aux critiques contre les "progressistes" comme lui qui sont accusés de compromettre l'Évangile en concédant trop à la Modernité et à la société :

"C'est précisément l'Église de l'époque moderne qui a, de plus en plus, compromis et altéré le message chrétien. À la différence des époques antérieures, l'Église moderne a surtout adopté, en face des évolutions nouvelles, une attitude de dénonciation, de réaction et, quand elle l'a pu, de restauration, sans apporter de contribution critique et créatrice au façonnement de son époque" (p. 25).

Que l'on soit d'accord ou non avec la tentative de Küng de combler la lacune qu'il identifie, la dénonciation de cette lacune me semble tout à fait juste, ici. Il est vrai que le désir de "pertinence" ou d'adaptation ne devrait pas guider la proclamation de l'Évangile, mais il faut reconnaître que l'Église oublie parfois ses rôles de médiation et d'intercession. Il peut être réconfortant de se réfugier aux marges de la société, mais il ne faut pas confondre cela avec la fidélité à l'Évangile. La fidélité n'est pas de renoncer à son rôle prophétique. Il ne faut pas simplement rejeter en bloc ce qui nous indispose mais proposer une conscience alternative compréhensible et "acceptable", au sens où il est possible de l'accepter ou de la rejeter et non nécessaire de la disqualifier d'office à la vue de ses habits sectaires ou pharisiens. Ceux qui rejetteront la proclamation rejetteront alors non pas notre frilosité mais le message que l'Église est censée porter.